Déguisement
Un
déguisement m'offrait une peau nouvelle et je m'y cachais, je m'étais soustrait
de la vie quotidienne pour être ce renouveau, fictif et débordant de bonhomie
fausse et vraie, qui s'appelle le jeu, au théâtre, je crois. Me voici un autre
pour un temps limité et je profitais de cette chair neuve, éphémère et pourtant
si forte, invulnérable puisqu'hors d'atteinte du temps et de la mort. J'étais
armé de convictions étrangères, puissantes ; on s'adressait à ce personnage et
moi, en dedans, je me délectais. Je était un autre qui déformait ma voix. Supercherie
ou usurpation, je profitais de cette belle époque, ne désirant plus jamais me
retrouver fragile et nu.
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