Mon écriture a trois petites têtes, la première prétend faire des histoires, le deuxième prend des images et les complète de mots, la troisième se juxtapose à des artistes. Les trois têtes n'ont pas de dents et portent un bonnet de laine en cette période.

mercredi 11 octobre 2017

La Grande Der - 110


 Le portrait

Le portrait de la guerre offre un fond sombre que l'on ne sait regarder qu'en ouvrant les yeux. Il est de jeunesse enviée, portant son âge avec délicatesse et prudence comme on sait que ceci est fragile. Car le portrait de la guerre est celui des humains en guerre. Les objets, les animaux ne se font pas la guerre. Ces humains qui vont s'affronter, par des armes imposées, par des chants choisis, par des cris avant l'affrontement, sont déjà vaincus. Tous. Le juste comme le mauvais, ce n'est pas affaire de jugement. Ils sont en dessous de ce qui a été décidé et vont donner leur corps, c'est-à-dire bien davantage, à la cause. Ils tomberont, ces corps aux alentours de la vingtaine. Un peu de leur portrait pourra les prolonger sur de la pierre dressée, un peu de leur trace dans une suite de prénoms usés, des bleus sur la peau des survivants.


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