La terre
L'émigrant
transporte un peu de terre avec lui, qui tient peu dans son peu de bagages.
Cette terre n'est pas seulement celle qui pouvait recevoir la graine, elle est
aussi une mémoire, un paysage qui se tient dans le creux des mains. Cette
poignée de terre est un morceau de territoire arraché pour être transporté, il
ne diminue pas le territoire d'origine, il augmentera celui d'arrivée. Alors,
que faire de cette terre, la disperser, en recouvrir le nouveau pays, le nouveau
monde ? Ou la vouloir toujours sur soi, comme une identité ? Le vent aussi transporte
le sable et les rivières transportent tout ce qu'elles peuvent user. Le vent comme
la rivière partent en restant pourtant, se déplacent sans bouger.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire