Mon écriture a trois petites têtes, la première prétend faire des histoires, le deuxième prend des images et les complète de mots, la troisième se juxtapose à des artistes. Les trois têtes n'ont pas de dents et portent un bonnet de laine en cette période.

samedi 11 novembre 2017

La Grande Der - 112


La terre

L'émigrant transporte un peu de terre avec lui, qui tient peu dans son peu de bagages. Cette terre n'est pas seulement celle qui pouvait recevoir la graine, elle est aussi une mémoire, un paysage qui se tient dans le creux des mains. Cette poignée de terre est un morceau de territoire arraché pour être transporté, il ne diminue pas le territoire d'origine, il augmentera celui d'arrivée. Alors, que faire de cette terre, la disperser, en recouvrir le nouveau pays, le nouveau monde ? Ou la vouloir toujours sur soi, comme une identité ? Le vent aussi transporte le sable et les rivières transportent tout ce qu'elles peuvent user. Le vent comme la rivière partent en restant pourtant, se déplacent sans bouger.


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