Fenêtre
De ma fenêtre
je vois passer le monde. Du monde. Certains encore vivants, hommes et bêtes traînant
dans leur temps. D'autres activement morts, démesurés, presque en fuite,
cherchant mes souvenirs, voulant lancer à mes carreaux quelque pierre qui
m'alerterait encore. J'ouvre grand la fenêtre et les cailloux et graviers vont
à mon sol, il est inutile que je renvoie, les fantômes n'ont pas de poche et
sont transparents, vides et trouvent toujours les graviers de mémoire à jeter
ici ou là. Je devrais balayer et que ces morts aillent à d'autres fenêtres y
trouver un regard qui les révélerait, je suis myope.
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