Mon écriture a trois petites têtes, la première prétend faire des histoires, le deuxième prend des images et les complète de mots, la troisième se juxtapose à des artistes. Les trois têtes n'ont pas de dents et portent un bonnet de laine en cette période.

jeudi 12 juillet 2018

Ayons bonne mine - 33

Puits Couriot - L'important compresseur d'air de la salle d'énergie


Au bal de la plongée je ne manquais pas d'air. De plongée significative je ne faisais qu'au fond des verres. Des fonds noirs aux dépôts ancestraux, j'en visitais les ruines, j'y dénichais de drôles de poissons aux bulles bavardes, j'y trouvais dans quelque vaisseau des fantômes qui me caressaient la langue et tiraient sur mes dents pour me rappeler à leur douleur. Remontant à la surface, je sondais la plage qui dansait de plus en plus, j'attendais la prochaine marrée haute qui venait, bienveillante et sans attendre les lunes. Je replongeais, je connaissais les signes de détresse et d'accompagnement, je savais qu'on me suivait, je faisais la visite de ce monde englouti qui se mérite à la limite entre l'asphyxie et le déséquilibre, car plus profond il fallait aller, c'est l'enjeu. Pour un jour s'y retrouver, sombre aux yeux blancs mais avec une lanterne au front, puisque le soleil ne descend jamais dans l'ivresse.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire