Ce n'est pas grand-chose que se soulever un peu de terre pour commencer sans y paraître un jardin. On peut ne pas crier qu'on va planter là quelque végétation mangeable et dans le respect du lombric et de l'oiseau de passage. On chassera le nuisible, le dit nuisible qui ne convient pas au projet, on juge ce qui est domestique et ce qui est sauvage, ce qui se domestique et ce qui veut rester sauvage. Et le domestique se cueille, le sauvage se chasse. On dit le sauvage dangereux pour justifier une violence, on dit que cette herbe est folle et que la limace bouffe tout, que la taupe s'attaque aux racines, que l'abeille est miel et la guêpe tueuse en son dard. On peut aussi apprendre et comprendre et faire une union sage et spectaculaire avec ce qui est nommé bon et ce qui était nommé mal.
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