Deux lignes parallèles ne se rencontre pas, sinon à vouloir atteindre l'infini. Elles se côtoient, s'en amusent et si l'une penche, aussitôt l'autre aussi. Jeu, nécessité, pari. Il faudrait qu'un accident s'en mêle ou qu'une volonté méchante aille de ses peines pour que les lignes se joignent et se choquent et se blessent. Nos trains ne vont pas à l'infini et font demi-tour bien avant. Nos yeux trichent, ils cherchent une cible, un impact. Nos jambes se croisent au repos, nos poumons sont d'un même air et de mêmes cris. Nous contenons l'infini, nous ne sommes pas une espèce parallèle.