Un texte pour une exposition de Favie Cournil – Novembre 2011
Une savante naïveté se tient dans l’objet manufacturé, passé en machine, fut-elle un four et brut aussi comme savent être bruts et précis un rivet, un pont, sa rivière. L’objet et l’autre objet, en complices, auront à tendre les cloisons, à nous y attirer, seront plats pour être espace, seront couleurs pour s’y pavaner sans la fierté du paon, pas assez jolis pour faire le beau, il n’est pas question de démonstrations séduisantes et de parade au plus offrant, plutôt d’hésitations et d’affirmations dans la même matière, la même construction, dans ce montage. Ces formes, appelons ces objets des formes, auront été pensées, la main les interprètera, auront alors été découpées de façon précaire et précise comme sont disposées les étoiles dont on croit les dessins pour les avoir appris, afin de les nommer ; à nous spectateurs d’y voir ou d’y reconnaître, de les penser en ressemblance ou pour ce qu’elles sont, indépendantes et nouvelles et complétées par d’autres formes indépendantes et nouvelles encore, on y verrait aussi de la musique, l’oeil est taquin. Tigres de papier, d’autres formes sont de ce même bois, ont en elles l’éphémère, seront posées, auront été vues, seront arrachées, c’est que le temps vient se poser et que l’usure des choses et des espaces est liée à la disparition évidente : ça parle et s’en va. Ainsi plus une matière est dure et plus elle est fragile, plus elle est travaillée et plus elle se doit d’être modeste, le ton péremptoire ira se faire voir ailleurs.
flaviecournil.blogspot.com
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