En fumée
Ma jeunesse est
partie en fumée. Je regrette à présent de ne pas avoir su la garder dans un
endroit mouillé et protégé. Je ne savais pas comment la protéger. On aurait dû
me prévenir, les anciens auraient dû me mettre en garde. J'aurais fabriqué des
souvenirs inusables, j'aurais planté des tiges souples dans les moments heureux
et des tubes d'acier dans les incertitudes qui aujourd'hui sont devenues de
tristes énoncés, j'aurais mieux tenu des mains qui m'apprirent à marcher, à
jouir, à me promener, à défiler. J'avais l'ivresse de la nouveauté que je fabriquais
et je faisais avancer le monde et l'histoire à mon rythme, à la gloire d'une
fougue inusable. On me collera dans le trou avec ma poussière de vie, je dois
vite planter un arbre.
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