Mon écriture a trois petites têtes, la première prétend faire des histoires, le deuxième prend des images et les complète de mots, la troisième se juxtapose à des artistes. Les trois têtes n'ont pas de dents et portent un bonnet de laine en cette période.

vendredi 9 février 2018

La Grande Der - 123

Rue centrale

La rue artérielle a découpé la campagne et forme la cicatrice humaine, sans adresse, sans hésitation, dans un sens et dans l'autre et va sûrement à Paris, va probablement à la mer, à l'océan. La voici traversant les siècles et les enseignes et prise par les chausses et les fers et les pneus, s'use et s'affirme. Matin elle se réveille et soir s'abat en laissant la fée électrique assurer la trace. Elle ne dort pas, cette rue, elle vit les heures, se prolonge, ambitieuse, elle voit les passages. Elle en a vu, des histoires, des  accidents et rencontres. La rue se poursuit s'étale et s'alanguit, attend les fêtes et les drames, carnavals et soldes et défilés. Et si ça s'écroule ici, retrouvera sa linéarité.




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