Mon écriture a trois petites têtes, la première prétend faire des histoires, le deuxième prend des images et les complète de mots, la troisième se juxtapose à des artistes. Les trois têtes n'ont pas de dents et portent un bonnet de laine en cette période.

mercredi 7 novembre 2018

Les costumes - 31


Quand je bois, c'est à lampées mesurées, merveilleuses. Je sais le parcours, ça va de la tête à la queue, je suis ainsi fait. L'affaire est entendue depuis que l'humain est humain et le fonctionnement est établi. Le plaisir est autre chose, il doit s'inventer, se chercher, il doit être présent et disponible à cette goutte offerte et nécessaire. La bouche prend, c'est le parti le plus simple et nécessaire pourtant. La langue fait le travail de recherche. Elle convoque les éléments appris, ceux désirés, ceux à éviter, ceux inconnus qui prolongent l'apprentissage. La langue agit. Derrière, un drone guette qui nomme et dit les éléments, l'année de naissance, la provenance, les matières indues ou fidèles. Le nez n'est pas oublié qui a travaillé d'abord mais on ne l'évoque que peu, le nez a pâle figure. Il a pourtant ouvert la porte. Ensuite ? J'avale et j'en reprends à foison, je veux me remplir, que toujours ça coule en moi et que ça m'évoque des histoires et des tableaux de nos promenades. Mes oreilles sifflent. Mes mains demandent. Oui, je bois.


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