Quand je bois,
c'est à lampées mesurées, merveilleuses. Je sais le parcours, ça va de la tête
à la queue, je suis ainsi fait. L'affaire est entendue depuis que l'humain est humain
et le fonctionnement est établi. Le plaisir est autre chose, il doit s'inventer,
se chercher, il doit être présent et disponible à cette goutte offerte et
nécessaire. La bouche prend, c'est le parti le plus simple et nécessaire pourtant.
La langue fait le travail de recherche. Elle convoque les éléments appris, ceux
désirés, ceux à éviter, ceux inconnus qui prolongent l'apprentissage. La langue
agit. Derrière, un drone guette qui nomme et dit les éléments, l'année de
naissance, la provenance, les matières indues ou fidèles. Le nez n'est pas
oublié qui a travaillé d'abord mais on ne l'évoque que peu, le nez a pâle
figure. Il a pourtant ouvert la porte. Ensuite ? J'avale et j'en reprends à
foison, je veux me remplir, que toujours ça coule en moi et que ça m'évoque des
histoires et des tableaux de nos promenades. Mes oreilles sifflent. Mes mains
demandent. Oui, je bois.
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