Mon écriture a trois petites têtes, la première prétend faire des histoires, le deuxième prend des images et les complète de mots, la troisième se juxtapose à des artistes. Les trois têtes n'ont pas de dents et portent un bonnet de laine en cette période.

samedi 6 février 2021

11 - Venise en mémoire

 

Gamin, j’ai toujours pensé que la symétrie est belle. Un jour, mon père prit un portrait de moi, posa un calque dessus et traça des lignes horizontales et verticales. J’étais affreux. Les yeux, les oreilles, rien n’était droit, rien ne s’accrochait aux lignes. Tout tordu. Quasimodo, j’étais. La perfection, me disait-il, faut s’en éloigner, c’est que du mensonge, c’est une idée fasciste. À chaque nouveau visage que je rencontre, je pose des lignes imaginaires.

 


 

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