Mon écriture a trois petites têtes, la première prétend faire des histoires, le deuxième prend des images et les complète de mots, la troisième se juxtapose à des artistes. Les trois têtes n'ont pas de dents et portent un bonnet de laine en cette période.

mardi 27 juillet 2010

Un quatrième mur pour Isabelle Faccini

Je fus un quatrième mur spectateur loquace et demandant, regardant mais regardé, toutes me scrutaient, dénudées davantage que les peintures que je vis adolescent aux recoins du Louvre, me voici, disais-je fièrement, je me donne, voici mes yeux je vous les confie. De cour à jardin elles se tenaient à ma tentation. Je fus ce quatrième mur ne sachant pénétrer sans en avoir fait la demande, attendant l’autorisation, la phrase belle et ronde, un “tu montes chéri” ou une invitation au voyage et s’il faut en être, j’effaçais la pudeur domestique. Ouvertes et fermées, au moins offertes, minutieuses et de peau vêtues, tendres assassines assurément je les attendais et je fus ce mur auquel on s’adosse, ange exterminé refusant de sortir, la scène valait le spectacle. Ainsi je renaissais, je fus le mur qui ferme le monde, je fus les petites silhouettes de la caverne, en dehors autant qu’en dedans comme le paysage de la boîte noire, à l’envers je fus, retourné, je fus dans la boîte révélé.

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