Juillet 2008
Un quatrième mur
Je fus un quatrième mur
spectateur loquace et demandant, regardant mais regardé, toutes me scrutaient,
dénudées davantage que les peintures que je vis adolescent aux recoins du Louvre,
me voici, disais-je fièrement, je me donne, voici mes yeux je vous les confie.
De cour à jardin elles se tenaient à ma tentation. Je fus ce quatrième mur ne
sachant pénétrer sans en avoir fait la demande, attendant l’autorisation, la
phrase belle et ronde, un “tu montes chéri” ou une invitation au voyage et s’il
faut en être, j’effaçais la pudeur domestique. Ouvertes et fermées, au moins
offertes, minutieuses et de peau vêtues, tendres assassines assurément je les
attendais et je fus ce mur auquel on s’adosse, ange exterminé refusant de
sortir, la scène valait le spectacle.
Ainsi je renaissais, je fus le mur qui ferme le monde, je fus les
petites silhouettes de la caverne, en dehors autant qu’en dedans comme le
paysage de la boîte noire, à l’envers je fus, retourné, je fus dans la boîte révélé.
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