En faisant attendre Godot
novembre 2004
Les ombres passent encore trop vite ou se feraient
attendre, l’espace est ici multiplié qui attend ma compréhension et voici déjà
le « comment c’est fait ? ». Car je n’ose pas prononcer le « comment
ça marche ? », j’attends toujours d’une photographie qu’elle ait
imprimé un lieu et pas un instant, une réalité et pas l’esquisse d’un imaginaire,
l’image d’un souvenir mais pas son émotion, suis-je beaucoup trop figuratif ?
Ou fainéant. Et devons-nous toujours, par une ancienne condamnation, chercher
dans l’icône ce qu’on connaît déjà ou ce qu’on peut voir ailleurs ? La
reconnaissance, ceci est un arbre, ceci est vraiment une pomme, ici est la mer,
ici est le paysage, à côté de ce paysage est le même paysage à une heure
différente, allons bon, ceci est en hiver ou ailleurs, regarde, oh, un nuage, un
décor de western au format des serpents, le vent est passé par ici comme le
furet passe dans la chanson mais on en parle sans l’avoir vu, la peinture serait
l’image habitable et de préférence habitée, souvenir ancien de ma découverte du
Louvre et de ses filles peintes ( nues, j’aime qu’on me raconte une histoire ),
la peinture et son lent travail et j’ai de la reconnaissance pour les
images de Patricia Dubien, devant elles je me raconte les histoires cherchées,
j’y fais les voyages sans la peur de me perdre et je les habite et je m’y
habitue, je me trouble à m’y chercher, comme au fond de la caverne je voudrais
chercher d’abord mon reflet, orgueil, je dois encore réfléchir et reconnaître la
vision et l’imaginaire étrangers. Je les reconnais : je les connais, je
les revois. Insuffisant, je me mens, je ne suis pas assez dedans, je m’attends,
je dois apprendre, je dois l’écouter, je dois parler d’elle.
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