Mon écriture a trois petites têtes, la première prétend faire des histoires, le deuxième prend des images et les complète de mots, la troisième se juxtapose à des artistes. Les trois têtes n'ont pas de dents et portent un bonnet de laine en cette période.

samedi 10 décembre 2016

La Grande Der - 16


Les mains

A l'innocence on met des clous dans les poches afin que les mains ne soient pas cachées, qu’elles puissent appréhender la vie. Qu'elles puissent tenir un rôle, caresser des espérances, qu'elles sachent jouer d'idées qui seront les leurs. Et les mains vont essuyer le tissu et réchauffer le fer et les mains se tiendront ou croiront se tendre pour se tenir et s'attraperont. Et les mains font des pieds et des yeux, se jouent de tout. Saluent, se croisent, se plaquent l'une l'autre pour applaudir et pour chasser un chien qui n'est pas connu, un chat qui est trop près, un oiseau pour qu'il soit disponible aux airs. Chantent les mains puis se figent et se fixent dans un âge qui n'est plus celui des innocences, qui est celui des ressemblances et des imitations, celui des usurpations déjà. Regrettant les clous et leurs blessures qui purent être plus légères.


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