Le jardin
Dans mon jardin,
j'ai trouvé toutes herbes sauvages et ces herbes qu'on dit mauvaises. Etaient
venues de loin, graines du vent d'Est et les voici qui sont ici, chez mon
jardin, à faire leur essai d'existence. Les bonnes plantes, les plantes que je
mange ont râlé fort et m'ont prié par bêche de les éloigner. De les arracher,
les déchiqueter, les tordre. Et racines extirpées de notre sol. Vivement, de
les tuer. J'avais fait amis avec les plantes habituelles, plantes d'estomac et
certaines de complaisance, roses futiles et œillets doux. Il fallait donc
nettoyer. Je pris mes mains et les mains hésitaient, par les doigts, par la
peau me disaient qu'il faut bien penser. Les mains font la musique et les mains
font les mots, je les ai écoutées. J'ai réorganisé, réduit la largeur des
chemins, séparé ce qui doit et rapproché ce qui peut. Plus tard, le jardin est
en fête, s'offrant à plusieurs langues, nourrissant des ventres différents,
rendant nécessaires l'inutile et l'inconnu.
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