Le chemin
Sur ce chemin
de montagne aux arbres hésitants, je devais faire un voyage précis, je devais
avancer. On me donna pour bagage de quoi manger, pour véhicule du vocabulaire,
pour carburant des souvenirs à fabriquer continuellement, des souvenirs
solaires. Je marchais alors en usant le chemin, en le rabaissant. Je pestais
contre les ombres froides. Et les arbres s'abaissaient aussi, je ne cahotais
plus, je glissais. J'avais affiné mes œillères et tout pourtant s'élargissait, mon âge, mes peurs, la voie nouvelle,
cette voie tracée. Au bout, la mort, je sais ceci, pourtant je sais que le
chemin, lui, continue. Je ne me retourne pas.
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