Mon écriture a trois petites têtes, la première prétend faire des histoires, le deuxième prend des images et les complète de mots, la troisième se juxtapose à des artistes. Les trois têtes n'ont pas de dents et portent un bonnet de laine en cette période.

vendredi 22 juin 2018

Ayons bonne mine - 14

"Au fond, pause sur le pouce"


Chacun caresse ce qu'il veut. Chacun caresse ce qu'il peut. Certaines mains sont des poings. D'autres sont pleines de doigts, de musiques, ça sert à boire ou à cogner, les mains, dans les poches à attendre, dans les airs à saluer, les voici communiquant, riant ou pleurant, savourant le doux, testant les froids, les pointus, le feu, les mains, toutes, gauche et droite réunies, se mêlent aux objets, tiennent ou échappent. Parlent aussi, signent, se signent, offrent aux dieux les gestes convenus, offrent aux révoltes les marques de colère et leurs solutions, les voici aussi qui travaillent, les mains, qui offrent à la bouche, qui donnent à l'autre main étrange ou étrangère. Aussi qui calculent, qui laissent les armes pousser, ongles, qui laissent les veines gonfler, vieillesse, qui se perdent en phalanges dans une machine, qui se cherchent dans un faisceau de lumière pour donner les possibles formes, un lapin, un coq, un cœur, l'oiseau volant, tout un monde métamorphosé, les mains.


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