Mon écriture a trois petites têtes, la première prétend faire des histoires, le deuxième prend des images et les complète de mots, la troisième se juxtapose à des artistes. Les trois têtes n'ont pas de dents et portent un bonnet de laine en cette période.

lundi 16 juillet 2018

Ayons bonne mine - 36



Sortie du puits sous le regard des surveillants

Rasons les murs, l'âge ne les a pas lissés. Nos mains rasent les murs, nos mains aussi se sont creusées. Rasons les murs et notre culpabilité sera feinte, ils nous surveillent et nous passons, inaperçus croyons-nous, croyons nous qu'ils sont aveugles et regardent ailleurs, croisons les murs pour brouiller nos déplacements, les policiers de la morale ont bien quelques broutilles à nous reprocher. Flattons les murs quand nous restons à l'extérieur, une prison est si vite arrivée. Filons les murs et tissons nos maisons, nos palais, nos temples, nos endroits, entrons en eux comme fantômes aux boulets transparents mais lourds de nos mauvaises pensées, l'idée de penser est déjà mauvaise. Chantons les murs et couvrons les craquements des fondations, sifflons les murs, ils viennent à nous et réclament une nouvelle baie, un toit pour la pluie, entre la terre profonde et le ciel enfui.


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