Nous savons à
peu près tout, tout à peu près nous appartient. Ce que nous ne possédons pas,
nous le nommons, nous le décrivons, nous l'assujettissons à notre langage. Il
nous en manque, nous ne savons pas le langage des fleurs. Nous en donnons les
sentiments, au moins nous leur prêtons des intentions mais qui restent des
intentions entre humains, entre celui qui donne la fleur et celui qui la
reçoit. Qu'avons-nous demandé aux fleurs pour cette expression ? Pas leur avis,
juste leur odeur et leurs couleurs et leurs formes, pas leur vie, nous leur la
prenons. Le langage ici de la fleur serait un cri, je veux le parier et la
fleur ne veut pas d'un passage, elle veut rester en terre et son ciel lié et
fuir ensuite par l'abeille en précaution.
Van Eyck - L'agneau mystique
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